La Machine à explorer le temps

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La Machine à explorer le temps
Image illustrative de l’article La Machine à explorer le temps
Page de titre de l'édition originale (1895).

Auteur H. G. Wells
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Roman court
Science-fiction
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre The Time Machine
Éditeur Heinemann
Lieu de parution Londres
Date de parution 1895
Version française
Traducteur Henry-D. Davray
Éditeur Mercure de France
Lieu de parution Paris
Date de parution 1898[1]
Type de média Livre papier

La Machine à explorer le temps (titre original : The Time Machine: An Invention) est un roman court de science-fiction, publié en 1895 par H. G. Wells (Royaume-Uni). Il est considéré comme un classique du genre sur le voyage dans le temps.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Londres, à l'extrême fin du XIXe siècle. Dans la maison d'un savant, un groupe d'amis écoute celui qui prétend être le premier voyageur du temps narrer ses aventures.

Le voyageur du temps commence son récit en décrivant le monde de l'an 802 701. La Terre est habitée par les Éloïs, descendants des hommes. Androgynes, simplets et doux, ils passent leur temps à jouer tels des enfants et à manger des fruits dans le grand jardin qu'est devenue la Terre. À la surface de celle-ci, ne subsiste plus aucune mauvaise herbe, ni aucune autre espèce animale. Le monde semble être devenu un paradis.

Toutefois l'explorateur du temps ne tarde pas à se rendre compte que cette apparente harmonie cache un terrible secret. Des puits menant à des systèmes d'habitations souterraines sont répartis un peu partout, et un bruit de machine s'en échappe. C'est sous terre que vit une autre espèce, descendante aussi des hommes, les Morlocks (en), sortes de singes blancs aux yeux rouges ne supportant plus la lumière à force de vivre dans l'obscurité. La nuit, ils vont et viennent à la surface en remontant par les puits, pour enlever des Éloïs dont ils se nourrissent, devenus ainsi leur bétail à leur insu. En explorant l'un des « puits » qui conduisent aux habitations souterraines des Morlocks, il découvre la machinerie et l'industrie qui rend possible le paradis dans lequel vivent les Éloïs à la surface. Il en déduit alors que l'espèce humaine a évolué en deux espèces différentes : les classes fortunées sont devenues les Éloïs oisifs, et les classes laborieuses piétinées sont devenues les Morlocks, brutaux et craignant la lumière.

L'explorateur descend sous terre affronter les Morlocks dans le but de retrouver sa machine disparue. Entre-temps, il se lie avec une Éloïe, Weena.

Étapes de son élaboration[modifier | modifier le code]

Ce roman est le premier de H. G. Wells. La première ébauche est réalisée en 1888, et la dernière version est terminée en 1924. C'est pourquoi La Machine à explorer le temps a la particularité d'avoir connu plusieurs variantes, publiées ou non. Lorsqu'il commence l'écriture de ce récit, Wells n'a que 21 ans. Ce texte est écrit durant le printemps 1888, alors qu'il est en convalescence chez un ami. Il est publié dans une revue mensuelle de son université (la Normal School of Science de South Kensington). Wells est l'un des cofondateurs et le rédacteur en chef de cette revue intitulée le Science Schools Journal. Son texte a alors pour titre The Chronic Argonauts. Mais l'argument est loin de celui de La Machine à explorer le temps.

Wells a écrit ce premier récit au printemps 1888 mais l'idée du voyage dans le temps lui est probablement venue le , après avoir assisté à l'exposé d'un étudiant, E. A. Hamilton-Gordon, consacré à la quatrième dimension, exposé qui est publié par la suite dans les pages du Science Schools Journal, publication dont Wells était rédacteur en chef. The Chronic Argonauts a été publié en avril, mai et juin de la même année, mais la publication ne se poursuit pas, ce texte restera inachevé. En 2022, il ne subsiste aucun exemplaire de cette ébauche de roman, Wells ayant acheté tous les exemplaires disponibles pour les détruire afin de faire disparaître toute trace de ses maladresses de jeunesse. Wells aurait écrit deux versions ultérieures de ce récit dont il ne reste aucune trace, seulement des témoignages qui affirment que la seconde version ne ressemblerait en rien à La Machine à explorer le temps, mais que la troisième aurait quelques traits communs. Les deux seuls éléments qui restent dans La Machine à explorer le temps, sont d'une part l'idée du temps comme quatrième dimension ; et d'autre part la machine à explorer le temps, qui s'appelle dans cette première version le Chronic Argo et qui deviendra La Machine à explorer le temps, donnant son titre à la nouvelle version.

Le texte ne s'apparente à la version finale de La Machine à explorer le temps qu'au premier trimestre 1894 avec la publication dans la revue National Observer d'une nouvelle version de son récit intitulée The Time-Traveller’s Story. Dans celle-ci « l’explorateur du temps » (appelé dans ce texte le « Philosophical Inventor ») fait à ses amis un exposé sur le « Temps comme quatrième dimension », puis leur apprend l'existence d'une machine à explorer le temps qu'il a conçue. La semaine suivante, il leur relate ses aventures en l'an 802 701 où il a rencontré des descendants dégénérés des hommes (qui ne portent pas de nom), ainsi qu'une seconde race, les Morlocks. Il finit par rentrer chez lui sain et sauf, et discute de la fin de la planète avec ses amis. Cette variante est la première à présenter de véritables similitudes avec le texte que l'on connaît.

Toutefois, la version définitive apparaît dans The New Review, qui la publie de à . C'est cette version, légèrement modifiée, qui, la première, paraît en livre en en Angleterre. Ce texte a été considérablement retravaillé et enrichi. Le titre est The Time Machine : An Invention. Cette version est celle qui a été traduite en 1895 par Henry D. Davray pour la revue française Le Mercure de France, et qui reste au début du XXIe siècle, la seule disponible en français.

Wells a écrit une dernière version en 1924, qui est la version de référence dans le monde anglo-saxon.

Éditions critiques[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Au cinéma
En jeu vidéo

Le roman de Wells donne lieu à une adaptation en jeu d'aventure, La Machine à voyager dans le temps. Le personnage principal du jeu est un inventeur nommé Wales, qui, à l'issue de son premier voyage temporel, se trouve coincé en l'an 800 000 apr. J.-C., à une époque où le monde est balayé par des perturbations temporelles, et, privé de sa machine, doit trouver un moyen de revenir à son époque d'origine.

Au théâtre
  • 2012 : La Machine à explorer le temps, adaptation et mise en scène de Sydney Bernard[2].
En bandes dessinées

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf.(BNF 31636425) ; wikisource - lire en ligne ; edition-originale.com
  2. « La Machine à explorer le temps », sur L'Officiel des spectacles (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bernard Bergonzi, The Early H.G. Wells : A Study of the Scientific Romances, University of Toronto Press, , X-226 p. (présentation en ligne), chap. 2 (« From The Chronic Argonauts to The Time Machine »), p. 23-61.
  • (en) Jonathan Bignell, « Another Time, Another Space : Modernity, Subjectivity, and The Time Machine », dans Deborah Cartmell, I.Q. Hunter, Heidi Kaye et Imelda Whelehan (dir.), Alien Identities : Exploring Differences in Film and Fiction, Pluto Press, 1999, 208 p., p. 87-103.
  • (en) Robert Crossley, « Taking It as a Story : The Beautiful Lie of The Time Machine », dans George Slusser, Patrick Parrinder et Danièle Chatelain (dir.), H. G. Wells' Perennial Time Machine, Athens, University of Georgia Press, 2001, p. 12-26.
  • (en) Alex Eisenstein, « The Time Machine and the End of Man », Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 3, no 2,‎ , p. 161-165 (JSTOR 4239020).
  • (en) John R. Hammond, H. G. Wells's The Time Machine : A Reference Guide, Westport (Connecticut) / Londres, Praeger, , XII-151 p. (ISBN 0-313-33007-7, présentation en ligne).
  • (en) Mark R. Hillegas, The Future as Nightmare : H. G. Wells and the Anti-Utopians, New York, University of Toronto Press, , XII-200 p.
  • (en) Frank McConnell, The Science Fiction of H.G. Wells, New York / Oxford, Oxford University Press, coll. « Science-fiction Writers Series », , IX-235 p. (ISBN 0-19-502811-2, présentation en ligne).
  • (en) Steven McLean, The Early Fiction of H.G. Wells : Fantasies of Science, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , 242 p. (ISBN 978-0-230-53562-6, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • (en) John S. Partington, « The Time Machine and A Modern Utopia : The Static and Kinetic Utopias of the Early H. G. Wells », Utopian Studies, vol. 13, no 1,‎ , p. 57-68
  • (en) Richard Pearson, « Primitive Modernity : H. G. Wells and the Prehistoric Man of the 1890s », The Yearbook of English Studies, Modern Humanities Research Association, vol. 37, no 1 « From Decadent to Modernist : And Other Essays »,‎ , p. 58-74 (JSTOR 20479278).
  • (en) Robert M. Philmus, Visions and Revisions : (Re)constructing Science Fiction, Liverpool University Press, coll. « Liverpool Science Fiction Texts and Studies » (no 32), , 416 p. (ISBN 978-0-85323-899-7, présentation en ligne), chap. 3 (« Re-visions of The Time Machine »), p. 49-65.
  • (en) Robert M. Philmus, « The Time Machine : Or, The Fourth Dimension as Prophecy », PMLA, Modern Language Association, vol. 84, no 3,‎ , p. 530-535 (JSTOR 1261141).
  • (en) Károly Pintér, « An Epistemological Journey : The Uncertainty of Construed Realities in The Time Machine », dans Emelyne Godfrey (dir.), Utopias and Dystopias in the Fiction of H. G. Wells and William Morris, Londres, Palgrave Macmillan, , XVIII-282 p. (ISBN 978-1-137-52339-6, DOI 10.1057/978-1-137-52340-2_10), p. 157–172.
  • (en) John S. Prince, « The « True Riddle of the Sphinx » in The Time Machine », Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 27, no 3,‎ , p. 543-546 (JSTOR 4240941).
  • (en) Catherine Redford, « “Great Safe Places Down Deep” : Subterranean Spaces in the Early Novels of H. G. Wells », dans Emelyne Godfrey (dir.), Utopias and Dystopias in the Fiction of H. G. Wells and William Morris, Londres, Palgrave Macmillan, , XVIII-282 p. (ISBN 978-1-137-52339-6, DOI 10.1057/978-1-137-52340-2_8), p. 123–138.
  • (en) Lyman Tower Sargent, « The Time Machine in the Development of Wells's Social and Political Thought », The Wellsian, no 19,‎ , p. 3-11 (ISSN 0263-1776, lire en ligne).
  • (en) Frank Scafella, « The White Sphinx and The Time Machine » [« Le Sphynx blanc et la Machine à remonter le temps »], Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 8, no 3,‎ , p. 255-265 (JSTOR 4239434).
  • (en) George Slusser (dir.), Patrick Parrinder (dir.) et Danièle Chatelain (dir.), H. G. Wells' Perennial Time Machine : Selected Essays from the Centenary Conference « The Time Machine : Past, Present, and Future » Imperial college, London, July 26-29, 1995, Athens (Géorgie), University of Georgia Press, , XVI-216 p. (ISBN 0-8203-2290-3, présentation en ligne).
  • (en) Richard Tuerk, « Upper-Middle-Class Madness : H. G. Wells' Time Traveller Journeys to Wonderland », Extrapolation, University of Texas at Brownsville, vol. 46, no 4,‎ , p. 517–526 (ISSN 0014-5483 et 2047-7708, DOI 10.3828/extr.2005.46.4.9).
  • (en) Martin T. Willis, « Edison as Time Traveler : H.G. Wells's Inspiration for His First Scientific Character », Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc, vol. 26, no 2 « A History of Science Fiction Criticism »,‎ , p. 284-294 (JSTOR 4240787).
  • (en) Tim Youngs, Beastly Journeys : Travel and Transformation at the fin de siècle, Liverpool, Liverpool University Press, coll. « Liverpool Science Fiction Texts and Studies » (no 63), , X-225 p. (ISBN 978-1-84631-958-7 et 1-84631-958-7, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 3 (« Morlocks, Martians, and Beast-People »), p. 107-139.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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